Parking PMR

Sensibilisation au respect des places de parking réservées aux personnes à mobilité réduites.

Le projet :

L’idée de mise en place de ce projet est née de constats relayés à Altéo. Ceux-ci dénoncent l’usage abusif des places de stationnement PMR[1] par des automobilistes valides qui n’ont pas de carte ou utilisent celle d’un tiers voire d’une personne à mobilité réduite décédée.  Au niveau de la législation, toute personne qui ne possède pas de carte PMR n’a pas le droit de se parquer à un emplacement PMR. Par contre, si la personne qui accompagne dispose d’une carte PMR, le conducteur a le droit de se parquer sur une place PMR.

Ces usages abusifs obligent donc les personnes à mobilité réduite à se parquer plus loin ou dans des espaces moins accessibles. Elles ont donc beaucoup plus de difficultés, ou se trouvent dans l’impossibilité de sortir de leur véhicule et donc d’accéder au bâtiment annexé au parking.  En plus du caractère contraignant, les personnes qui se retrouvent dans ce genre de situations sont face à une sécurité fortement diminuée.

Quelques constats :

-          Selon les normes en vigueur, les places de parking PMR sont plus larges que les places standards (3,30 m au lieu de 2,50 m) lorsqu’elles sont disposées côte à côte. Elles sont plus longues (6 m au lieu de 5) lorsqu’elles sont disposées bout à bout.  Il est important que les places PMR proposent une place plus grande que les places ordinaires, d’autant plus que l’espace dont les personnes à mobilité réduite ont besoin est parfois plus grand que l’espace qui est accordé ;

-          Les stationnements abusifs sont très fréquents et se remarquent beaucoup plus là où il y a beaucoup d’emplacement PMR. Un peu comme si les gens se disaient « vu le nombre de places, une en plus ou en moins ne fera pas la différence ! ».  Et pourtant… ;

-          La plupart des cartes ont une durée de validité illimitée (la date mentionnée est 31/12/9999). Il est donc très facile de les utiliser de manière abusive, même si les nouvelles cartes sont munies d’un code par lequel la police peut identifier le propriétaire de la carte, via l’application « Handi2park ». Cette application est d’ailleurs téléchargeable par tout le monde, mais la police doit elle-même constater les faits pour que l’abuseurs soit sanctionné;

-          Les emplacements de parkings PMR des grands magasins, des centres commerciaux et des services d’utilité collective (hôpitaux, maison de repos, écoles…), ainsi que les parkings souterrains ne sont surveillés que dans la mesure où le gestionnaire est sensible à leur respect. La police n’intervient d’ailleurs dans les parkings privés qu’à la demande de ces gestionnaires ;

-          Les « abuseurs » sont aussi les personnes les moins compréhensives et les moins disponibles à la négociation.  Les personnes à mobilité réduite ne viennent donc  presque jamais  trouver le gestionnaire du parking pour porter plainte. Elles vont trouver place ailleurs si les emplacements PMR sont occupés ;

 -          A l’heure actuelle il n’existe aucune procédure quant à la récupération des cartes PMR des personnes décédées. Ces cartes restent donc  à portée de main des personnes qui voudraient en abuser.

-          Pour bénéficier d’une carte PMR, il faut soit 50% d’invalidité au niveau des membres inférieurs, soit 100% d’invalidité au niveau des membres supérieurs, soit 80% d’invalidité général.

Suite à ces constats, un groupe constitué des membres Altéo, travaillant de façon bénévole au sein de la régionale Liège-Huy-Waremme, s’est constitué.  Les membres actifs dans le groupe de travail sont eux-mêmes, pour la plupart, des personnes dont la mobilité est réduite. Ils sont donc directement concernés par les négligences que commettent certains usagés des parcs de stationnement.  

 La philosophie du projet :

L’objectif principal est de rendre à chacun l’espace dont il a besoin pour pouvoir se déplacer en autonomie. Autrement dit, de permettre aux personnes à mobilité réduite de participer à la vie sociale, culturelle et économique au même titre que les non-PMR.

Plus concrètement, l’enjeux est de permettre aux personnes handicapées d’accéder aux services, d’aller dans les magasins, pharmacies, d’aller travailler. Le problème est que si l’accessibilité n’est pas là, ils ne savent pas sortir, ni vivre une vie « normale ». Le premier point d’attention c’est donc bien de pouvoir se stationner, au plus près des services, au plus près des magasins.

Les objectifs fixés découlent en partie des droits énumérés dans la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. Cette convention a été ratifiée par la Belgique en juillet 2009. L’application entre en vigueur sur l’ensemble du territoire belge :

« La Convention est un instrument des droits de l’homme qui comporte une dimension sociale importante. Elle rappelle que toutes les personnes doivent bénéficier de tous les droits et libertés fondamentaux. Elle précise la façon dont toutes les catégories de ces droits (dont l’accès à la justice, la participation à la vie politique et à la vie publique, l’éducation, l’emploi, le droit d’être à l’abri de l’exploitation et de la violence, la liberté de déplacement …) s’appliquent aux personnes  en situation de handicap. Elle précise les domaines où des adaptations permettent à ces personnes d’exercer vraiment leurs droits, ainsi que les domaines où ces droits ne sont pas respectés et où il convient de renforcer leur protection.

Les principes généraux de la Convention sont :

• Le respect de la dignité intrinsèque, de l’autonomie individuelle, y compris la liberté de faire ses propres choix, et de l’indépendance des personnes ;
• La non-discrimination ;
• La participation et l’intégration pleines et effectives à la société ;
• Le respect de la différence et l’acceptation des personnes handicapées comme faisant partie de la diversité humaine et de l’humanité ;
• L’égalité des chances ;
• L’accessibilité ;
• L’égalité entre les hommes et les femmes ;
• Le respect du développement des capacités de l’enfant handicapé et le respect du droit des enfants handicapés à préserver leur identité. »[2]

 L’action :

Pour mener à bien ce projet, le choix de l’action s’est porté sur le placement de panneaux de sensibilisation dans des parkings privés liégeois. Ceci semblait être la solution la plus percutante, susceptible de toucher directement les personnes concernées. 

Plusieurs panneaux sont actuellement visibles au parking Saint-Lambert,  dans le centre-ville de Liège. En voici un exemple :